terça-feira, 6 de março de 2007

À L'USAGE DES CERVEAUX DISPONIBLES

Pourquoi “je l’ouvre” ?


1 ) Je viens d’apprendre le décès accidentel de Jacques CAYRON, qui fut en 1957, mon premier Professeur de BF, relayé ensuite par Guy Quilerier et Pierre Constantinidès (tous les 3 Ceintures Noires de Judo).

Parmi les choses de la BF que m’a appris Jacques, il y’a son fameux “Coup de Pied Bas à la Cayron”.

2 ) Un ami m’a mis sur la piste d’une vidéo, relatant une finale du
Championnat de France 1969, poids Légers, Marc Kunstlé > Guy Proust.
Et là, ceux qui ne sauraient pas que ça existe, verront des coups de pieds bas dont l’efficacité est évidente, des “Coup de Pied Bas à la Cayron”.

3 ) Une jeune-fille d’un autre club vient dans notre salle, à un moment donné je me trouve face à elle qui me demande si je veux bien tirer avec elle. J’accepte évidemment, nous nous saluons, puis j’engage un CPB.

Stupeur de la gamine qui me dit :« Vous avez le droit ?».

L’un des profs de son club a des responsabilités techniques de niveau départemental !

3 bis) Je suis mobilisé comme DO lors d’une journée d’Assauts. A la fin, commentaires, et je remarque que l’on n’a pratiquement pas vu de CPB, une jeune J-A Stagiaire : « C’est quoi un Coup de Pied Bas ? »

Alors je vais essayer de l’expliquer.

Remarque préalable : inutile de lire si vous êtes persuadé à l’avance que je ne puis raconter que des “vieilleries”, comme dans cette anecdote :
Un stage de Monitorat, qui se déroulait dans notre salle, ayant vu ce que
j’avais vu, je demande la permission d’intervenir pour exposer ma conception sur certaines techniques de BF. On n’ose refuser.

Je ne sais si les stagiaires en ont tiré profit, toujours est-il que le responsable du stage, ne m’ayant ni entendu, ni même écouté, a eu ce commentaire dédaigneux : « C’est de la BF à l’Ancienne !»

Ne serait-ce pas plutôt certains cerveaux ?

Reprenons.

«Nous ne sommes pas un sport de va-nu-pieds, . . . nous avons des chaussures aux pieds! »

Cela fait bien 40 ans que mes élèves entendent cette plaisanterie.

Nous sommes le seul Sport de Combat pieds-poings à utiliser des chaussures pour frapper, et ce n’est pas uniquement un détail vestimentaire.

C’est déjà bien d’en faire le constat, mais ça ne suffit pas. On doit (on devrait) en tirer des conséquences sur la technique.

Pour les Revers latéraux, les Chassés latéraux, pieds nus ou chaussés pas de différence notable, pour les Revers frontaux, les Chassés frontaux, la chaussure peut assurer un “+ ” en efficacité, mais là où se fait la différence, c’est pour les Fouettés, et pour le Coup de Pied Bas.

Pour les Fouettés. On peut frapper avec le cou-de-pied ou avec la pointe de la chaussure.

Si vous êtes pieds nus, ou avec des chaussures à semelles souples (ex. espadrilles), choisissez la frappe avec le cou-de-pied.

Avec des semelles rigide (chaussures de ville ou de BF), choisissez la frappe avec la pointe, vous y trouverez 2 avantages :

- un avantage de distance. Vous gagnez pratiquement 20 cm; votre jambe étant selon toute vraisemblance plus grande que les bras de votre adversaire, vous y gagnerez en sécurité.

- un avantage en efficacité. Imaginez la différence de surface de contact entre une frappe cuisse donnée avec le cou-de-pied (≈ 65 cm2) et la même cible touchée en pointe (≈ 5 cm2), vous aurez grosso modo un rapport de 1/13, donc pour une même masse et même vitesse de frappe, vous serez 13 fois plus efficace.

Pour le Coup de Pied Bas.

Pourquoi à-t-il disparu ? Parce qu’il était mal enseigné.

Les élèves ne sachant pas le donner correctement, (jambe de frappe non
“durcie”, et mauvaise distance) lorsqu’ils s’y essayaient, ils s’esquintaient l’orteil, la cheville, et en plus ils prenaient un pain dans la gueule, conclusion : C’est un coup “à la con” !» et on s’empresse de l’oublier.

Avis perso : comme on dit ” C’est celui qui dit qui l’est !”

Et pourtant, j’ai souvenir d’un élève de Maurice Sarry qui a gagné un combat par 2 CPB.
A la reprise suivante le second est arrivé sur la bosse du premier, la victime a abandonné illico.

Puis retournez voir Kunstlé >Proust. Ceux qui n’ont jamais “dégusté” un Coup de Pied Bas “à la Cayron” ne savent pas ce qu’est un CPB.

“Comme à l’Ancienne”, décomposons les temps :
On passe en appui sur la Jambe Avant en la fléchissant, et en ouvrant le pied d’appui, les bras restant en garde, le buste plutôt en avant, on “force” le passage de la jambe AR fléchie, lorsque l’angle permet l’extension de cette jambe, celle-ci ne doit plus monter sur le buste, et c’est l’ensemble buste-jambe qui doit basculer (le buste vers l’AR, la jambe vers sa cible), retour en garde.

Explications et commentaires:
Pour le 1er temps : une perpendiculaire est plus courte qu’une oblique, donc pour tout coup en ligne basse, plus on abaisse le bassin, plus on gagne en distance , l’ouverture du pied d’appui permet de baisser plus encore le bassin..

Certains ont préconisé de forcer le passage de la Jambe de frappe en “rabotant le parquet” avec le bord interne de la semelle, le bord qui va frapper la cible, de façon à obtenir une “retenue-détente” comme un ressort que l’on bande puis se détend violemment. Comme si vous bloquiez une allumette sur son grattoir, et que vous la propulsez d’une pichenette.

Cela peut être, à mon avis, un bon moyen pédagogique pour faire comprendre gestuellement cette “accumulation-libération” d’énergie, MAIS il faut ensuite se libérer de cette pratique, sauf à rester scotché au sol en utilisation sur un autre sol ou avec d’autres chaussures. Disons que le pied de frappe doit “caresser” le sol.

la jambe devenant une “arme” elle doit être “durcie” muscles bandés, à défaut on risque de s’abimer la cheville qui ne résisterait pas à la torsion de l’impact sur la cible. Sur ce mouvement de bascule, on peut laisser tomber les bras en ouvrant les paumes vers le haut, cela permet de mieux s’équilibrer, et aide à allonger la frappe.

J’insiste, non seulement le “tombé de bras” n’est ni ridicule, ni rétro, ni vieillot, mais il a son utilité puisqu’il aide à allonger la frappe, et permet d’atteindre la cible en étant à distance de fouétté jambe arrière, et donc totalement hors de portée d’un contre aux poings.

Par contre si vous avez l’idée d’engager un CPB en étant à distance de poings, il faut être débile pour “tomber les bras”, évidemment gardez-les pour vous protéger.

“Petit Truc” au passage : en Assaut, vous touchez, 1 point dans la musette, mais en Combat ou en Défense il faut penser efficacité, soyez de préférence en contre-garde par rapport à votre adversaire, votre CPB n’arrivera plus sur le jambier antérieur, mais directement sur la partie interne du tibia dépourvue de viande, votre adversaire appréciera.

Encore un coup pour enfoncer le clou :
Le CPB a disparu de nos rings, mais il a aussi quasiment disparu des textes fédéraux, en effet si vous cherchez dans les passages de grades, le seul endroit où il fait une petite apparition, c’est au Gant Bleu où il apparait en riposte. !! ??

Et aussi : “Tout mouvement de Savate-Boxe Française doit être conçu pour être à la fois éducatif, esthétique et efficace”, et: “Les coups de pied bas . . . Ce sont des coups de pied portés de la jambe avant ou arrière . . .".

De deux choses l’une, ou le paragraphe est mal rédigé, ou quelque chose n’a pas été bien compris, car il faudrait énormément d’imagination pour déceler la moindre parcelle d’efficacité dans un CPB donné de la jambe avant.

Voilà le point de vue d’une Antiquité.

Faites-en l’usage que bon vous semblera, poubelle, ou réflexion.



Jean-Pierre Le Blon

Club USM Viroflay (078 003) - 1/2 siècle deBF - Gant d’Or - BEES 2 de BF - Champion de France 1967 et 1968 - “Papa” du “Tournoi des Vieilles Savates”.

1 comentário:

Pedro da Glória disse...

Publiquei, este texto da autoria de um "senhor" da Savate. Não o quis traduzir. É realmente interessante, a distinção que algumas pessoas fazem da modalidade. Consideram essas pessoas, que técnicas puras, mas no entanto terríveis do ponto de vista da eficácia, sejam uma forma de boxe à "antiga".